Sœur Andréa DAH répond aux questions qui lui sont posées à la suite de la soutenance de son mémoire en Master à l’Université Pontificale Salésienne de Rome le 10 Juin 2024

Thème : La question éducative chez Joseph KI-ZERBO.

A la redécouverte d’une méthode pédagogique enracinée dans la culture au Burkina Faso.

Présentez-vous :

NAD : Je suis sœur Nifabom Andrea DAH de la congrégation des Sœurs Ursulines Filles de Marie Immaculée. Burkinabè et originaire de la région du Sud-Ouest précisément de Batié. Depuis 2021, je suis en Italie à Rome à l’Université Pontificale Salésienne (UPS) poursuivant ma formation humaine et intellectuelle pour le bien de l’humanité.

Expliquez, présentez l’événement intervenu le 10 juin 2024, dans votre vie de chercheur :

NAD : Le 10 Juin 2024 est désormais dans ma vie une date historique. En effet, ce jour représente le couronnement d’une étape importante de mon parcours académique et formatif par l’obtention de mon master en science de l’éducation, spécialité pédagogie pour l’école et la formation professionnelle. Avec ce thème : « La question éducative chez Joseph KI-ZERBO. A la redécouverte d’une méthode pédagogique enracinée dans la culture au Burkina Faso », je suis allée à la découverte d’un personnage emblématique de mon pays mais aussi pour toute l’Afrique.

Donnez vos sentiments :

NAD : Ce sont des sentiments de joie immense et de reconnaissance qui m’animent. Reconnaissance à Dieu, promoteur et inspirateur de tout projet. Reconnaissance à ma congrégation qui m’a donné la possibilité de poursuivre les études, Reconnaissance à madame Françoise KI-ZERBO, à docteur SANGARE Noumoutié pour leur précieux apport et conseil. Je suis également animée d’un sentiment de satisfaction et d’espérance pour un lendemain meilleur pour notre continent en découvrant le travail de précurseur qu’a accompli Joseph KI-ZERBO, intellectuel hors classe.

Expliquez comment vous est venue l’idée de traiter le thème :

NAD : En toute vérité, c’est un exercice de recherche sous la houlette de madame Sandra CHISTOLINI, professeur de pédagogie de l’école que j’ai découvert l’intarissable trésor intellectuel du professeur Joseph KI-ZERBO. Charmée par la profondité de ses idées et ses convictions pédagogiques aux allures polyvalentes, j’ai voulu mettre en exergue l’intérêt pour sa théorie et sa pratique éducative.

Comment expliquer qu’un étudiant de votre profil s’intéresse à la pensée de KI-ZERBO ?

NAD : En tant qu’actrice du domaine des sciences de l’éducation, toutes les questions relatives à l’éducation m’enchantent voire m’émerveillent. Et ma personnalité emprunte d’atavisme génère mon intérêt pour les travaux du professeur Joseph KI-ZERBO, compatriote éclairé, visionnaire aux grandes ambitions.

Quels sont les résultats de votre recherche ?

NAD : Au cours de ce processus de réflexion et de recherche, nous avons pris conscience de l’importance d’inclure les études sur KI-ZERBO dans les programmes de formation des étudiants, des enseignants et des cadres au Burkina Faso, afin d’aider les jeunes générations à prendre conscience de leur identité et d’enraciner l’éducation dans la culture locale. Par ailleurs, Il importe de prendre en compte les propositions de Joseph KI-ZERBO en matière d’éducation pour valoriser notre patrimoine culturel.

Pourquoi s’intéresser à la pensée de Joseph KI-ZERBO ?

NAD : Pour l’actualité pédagogique et formative dans le contexte social qui est le notre aujourd’hui, il sera intéressant d’approfondir la pensée de Joseph KI-ZERBO pour les mettre en lien avec d’autres acteurs du domaine de l’éducation. Ceci fera jaillir toute la splendeur de cet héritage intellectuel pour une plus grande efficacité.

Peut-on espérer que les décideurs s’intéressent à l’analyse et aux recommandations de votre recherche ?

NAD : C’est là ma plus grande espérance. Considérant la situation socio politique que traverse actuellement le Burkina Faso. Notons que chacune des directives données au système éducatif actuel est une résonance de la pensée pédagogique de Joseph KI-ZERBO à savoir, introduire les compétences dans l’école et aussi, intégrer certains aspects culturels et linguistiques dans le curricula de formation des apprenants.

Quels conseils donneriez-vous à un étudiant intéressé à faire des recherches sur l’œuvre de Joseph KI-ZERBO ?

NAD : Je ne peux qu’encourager une telle option. Car « c’est au bout de l’ancienne corde qu’il faut tisser la nouvelle ».

Que voudriez dire de plus ?

« L’éducation doit promouvoir la culture du pays dans lequel elle se déploie… Les jeunes Africains partent de quelque part et les conduire sans s’inquiéter de saisir d’où ils viennent, c’est faire non point de l’éducation mais de l’élevage » (Ki-Zerbo, éduquer ou périr, éditions L’Harmattan, Paris, 1990, pp.78-79).